Bonjour tout le monde. Ravi de vous retrouver pour ce 3e numéro. Aussi ravi que Kamala Harris quand elle entend Donald Trump enchaîner les mauvaises prises de parole.
Budget 2025. Michel Barnier travaille toujours à la composition de son gouvernement, en consultant à tout-va. En attendant, ses équipes travaillent sur le budget 2025. Matignon (= le siège des équipes du Premier ministre) espère pouvoir déposer le projet de loi de finances le 9 octobre, selon Politico. En retard, donc, sur le calendrier habituel. Une première sous la Ve République. Selon les calculs de Politico, cette date de rendu ne compromettrait pas le respect des délais constitutionnels (70 jours d’examen parlementaire, 5 jours pour le Conseil constitutionnel et promulgation avant le 1er janvier).
Dissolution de l’Assemblée nationale. La dissolution du début de l'été a coûté 28 540 900 euros à l’Assemblée nationale, sur un budget total de 662 millions d’euros, a appris hier franceinfo. 133 députés n'ayant pas été réélus, leurs collaborateurs parlementaires ont tous été licenciés. Les frais liés à ces départs forcés se montent à 23,5 millions d’euros.
Le RN se prépare pour des élections législatives en 2025. Selon Marine Le Pen, c’est sûr, Emmanuel Macron devra à nouveau dissoudre l’Assemblée nationale l’année prochaine. La cheffe des députés du parti d’extrême droite estime que la situation politique actuelle ne pourra “pas durer”. Le parti s’organise donc pour trouver 577 candidats pour ces éventuelles prochaines élections, histoire d’éviter de recruter des candidats susceptibles de tenir les propos, dont certains à caractère raciste, qui ont “coûté très cher” aux dernières législatives. Le Point.
Destitution d’Emmanuel Macron. La France insoumise a lancé fin août une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, accusant le président de “manquement grave” à son “devoir” en refusant de nommer Lucie Castets à Matignon. Cette proposition a franchi une première étape hier, puisqu’elle a été validée au bureau de l'Assemblée nationale. La proposition de destitution va désormais être envoyée à la commission des lois. Cependant, malgré cette acceptation formelle, la démarche aura beaucoup de mal à aller au bout. Elle devra être votée par les deux tiers des parlementaires, ce qui semble très peu probable. Au-delà de sa faisabilité, cette procédure divise la gauche. Le PS estime par exemple que la démarche est vouée à l’échec, et pourrait même donner plus de légitimité à Emmanuel Macron. Le Figaro.
Une nouvelle équipe à la Commission européenne. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a dévoilé hier, à Strasbourg, la composition de sa nouvelle équipe. Deux constats se dégagent : elle a concocté une équipe très à droite et elle s’est débarrassée des noms les plus encombrants.
27 nouveaux commissaires européens. Ursula von der Leyen en a profité pour indiquer la répartition des portefeuilles. La France s’en sort très bien. On a hérité de l’une des six vice-présidences, en étant à la tête de “la stratégie industrielle”, grande priorité des prochaines années. Le Monde.
Qui pour ce poste ? Ça ne sera pas Thierry Breton, qui devait normalement rempiler pour 5 ans. Il a annoncé avant-hier qu’il démissionnait. Ses divergences avec la présidente Ursula von der Leyen ont eu raison de lui. Celle-ci aurait, selon lui, demandé à la France de retirer son nom. Il faut dire que le Français ne lui a pas facilité la vie, n’hésitant jamais à ramener la couverture à lui ni à critiquer son manque de vision autant que sa gouvernance, comme le raconte Le Monde. L’Élysée a alors choisi de missionner Stéphane Séjourné, qui étit encore notre ministre des affaires étrangères. Il connaît bien les arcanes de Bruxelles et de Strasbourg pour avoir été président de Renew au sein du Parlement européen.
Elle sert à quoi la Commission européenne ? Elle est surtout l’organe d’exécution des politiques et des actes adoptés par le Parlement européen et le Conseil. Elle a également un pouvoir d’initiative législative (= elle peut proposer au Parlement et au conseil des textes de loi). Si on compare aux institutions françaises, elle a grosso modo le même rôle que notre gouvernement.
Et c’quoi un commissaire européen ? Vie-publique.fr y répond en une infographie :
Débat télévisé. Kamala Harris et Donald Trump se sont durement affrontés jeudi dernier dans un premier (et a priori dernier) débat télévisé, à un peu moins de deux mois de l’élection présidentielle. La candidate démocrate a poussé l’ex-président dans ses retranchements à plusieurs moments. Il a notamment repris une fake news qui se répand depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, au sujet des migrants haïtiens, qui selon lui “mangent les animaux de compagnie des habitants”.
Sur le fond, pas de surprise. Dès le début du débat, Kamala Harris a clairement exprimé sa vision d’une société plus juste, tout en s’opposant clairement aux opinions de Donald Trump sur l’avortement, l’immigration et le système juridique américain. L’ex-président est resté fidèle à ses thèmes habituels, dénonçant le “déclin” des États-Unis et rappelant régulièrement que son adversaire était une responsable de premier plan de l’administration Biden, qu’il tient pour comptable de ce déclin.
Les observateurs sont unanimes, Kamala Harris a dominé le débat. Ce qui explique sûrement pourquoi Donald Trump a rejeté l’idée de réitérer l’expérience. L’opinion.
Le personnel politique fait face à une défiance généralisée de l’électorat, selon la dernière vague de l’enquête électorale Ipsos. Dans une rare unanimité du panel, les sympathisants de tous les partis et ceux n’ayant aucune préférence partisane sont majoritairement sur cette ligne. Aucune personnalité n’obtient plus d’opinion favorable que d’opinion défavorable. Le Monde.
Les élus locaux (= maires + conseillers municipaux, départementaux et régionaux) voient plutôt d’un bon œil la nomination de Michel Barnier à Matignon, selon La Gazette des communes. Les associations d'élus sont “plutôt conquises” par “les expériences d’élu de terrain” de Michel Barnier. Elles estiment que “sa pratique des différents mandats est gage d’expérience et de crédibilité. En tout cas, de capacité de compréhension des réalités locales et de la nature décentralisée de la République”.
Chapeau pour ce nouveau numéro de Ristretto politique @Gabriel Zignani .
Un vrai travail synthétique qui demande une grande expertise.
Un condensé d’actualité neutre qui permet de saisir l'essentiel et de creuser si l'envie nous vient.
Bravo pour cette newsletter politique, pour être dans l’actualité, alors que les petites phrases et les événements s’enchaînent, contredisant parfois / souvent les précédentes.