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Côté politique, l’été s’est joué en coulisses. On fait le point sur ce qu’il s’est passé depuis les élections législatives anticipées de début juillet.
Toujours rien. (J’espérais qu’Emmanuel Macron sorte un nom hier soir, pour fêter la 1e édition de cette newsletter. Mais non). Déjà 50 jours que le gouvernement de Gabriel Attal a posé sa démission, à la suite des résultats des législatives des 30 juin et 7 juillet. Les différents ministres de ce gouvernement démissionnaire sont toujours en place, en attendant qu’un nouveau voie le jour. Ils ne gèrent plus que “les affaires courantes”.
Car Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, qui serait alors chargé de former un gouvernement. D’abord à cause des JO et des vacances d’été. Mais désormais, parce qu’il ne trouve personne qui lui conviendrait et qui passerait le cap de la censure de l’Assemblée nationale !
Il a en tout cas écarté l’hypothèse Lucie Castets, candidate que s’est choisie le Nouveau Front populaire (= PS + LFI + Les Verts + PC), qui a pourtant fini en tête des élections. Le chef de l’État a justifié sa décision en expliquant que “la stabilité institutionnelle de notre pays”, dont “il est le garant”, “impose de ne pas retenir cette option”. Il estime en fait que le gouvernement que formerait Lucie Castets serait aussitôt censuré par les députés, puisque le NFP ne détient pas de majorité absolue à l’Assemblée. Sauf que, selon François Hollande dans Le Point, c’est à l’Assemblée nationale que revient la “responsabilité” de censurer un gouvernement une fois qu’il est formé, et non au Président d’anticiper ce vote. Le constitutionnaliste Benjamin Morel pense la même chose sur franceinfo : il aurait fallu confier à Lucie Castets le soin de s'assurer le soutien d’au moins 289 députés, avant de passer à un autre prétendant en cas d’échec.
Si le Président ne se presse pas, c’est surtout parce que la Constitution lui en donne les moyens, explique franceinfo. Aucun délai n’y est mentionné. Mais le bon fonctionnement des institutions, notamment la préparation du budget, va désormais exiger des choix rapides. On en reparle un peu plus bas.
C’quoi ça, le pouvoir de censure de l’Assemblée nationale ? La motion de censure est le moyen principal de contrôle du Gouvernement par l'Assemblée nationale. Quand plus de la moitié des députés votent une motion de censure, le Gouvernement doit démissionner.
Comme aucun parti n’a réussi à avoir de majorité absolue à l’Assemblée lors des dernières législatives, pour qu’un gouvernement puisse éviter toute motion de censure, il faut donc nouer des alliances entre partis. Mais les trois grands pôles de la nouvelle Assemblée – le Nouveau Front populaire, le camp présidentiel et le Rassemblement national – se montrent pour l'instant fermés à tout accord de coalition. Ça promet.
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Alerte sur le budget 2024. Qu’importe le nom du futur premier ministre, son gouvernement sera confronté à la même situation financière. Et elle n’est pas bonne à en croire le ministère de l’économie. Dans un courrier adressé au parlement avant-hier, Bruno Le Maire s’inquiète des “aléas très forts” qui pèsent sur l’année 2024. “Il y a un sérieux dérapage des finances publiques”, reconnaît Bercy dans Le Monde. Si rien n’est fait, le déficit en 2024 pourrait monter à 5,6% du PIB, au lieu de 5,1%. C’est très haut. Selon Bruno Le Maire, il y a deux responsables : d’abord, les collectivités territoriales qui dépenseraient trop, ensuite, les recettes fiscales, qui pourraient être inférieures aux prévisions. Il préconise de réaliser 16 milliards d’euros d’économies immédiates. Charge au futur gouvernement de trancher. franceinfo.
La course au budget 2025. Parce que 2025 arrive vite. Le nouveau gouvernement devra boucler le budget de l’Etat pour l’année prochaine en un temps record. En 10 jours, voire 15 maximum, selon Le Monde. Selon Contexte, juridiquement c’est plus flou, “le prochain gouvernement pourrait avoir plus de temps que prévu pour boucler son projet de loi finances (= le budget) sans faire courir de risque de censure du texte par le Conseil constitutionnel”. Jusqu’au 7 voire au 15 octobre. Dans tous les cas, il faudra ensuite faire voter ce texte extrêmement volumineux par l’Assemblée nationale et le Sénat avant la fin de l’année. Le nouveau ministre de l’économie ne partira pas de zéro pour établir ce budget 2025. Sur son bureau, à Bercy, il trouvera le projet de budget pour 2025 élaboré par les (futurs anciens) ministres actuels. Un texte qui reconduit, en gros, le budget 2024, sans hausse ni baisse, et qui pérennise les économies décidées en urgence au début de l’année. Le nouveau gouvernement voudra forcément y ajouter sa patte. Car rien de moins neutre qu’un budget. C’est ici, dans chacune de ses innombrables lignes, que se concrétisent la plupart des choix politiques.
Un nouveau parti pour Éric Ciotti. L’élu des Alpes-Maritimes a annoncé samedi la création d’un nouveau parti : l’Union des droites pour la République. Il est pourtant toujours président des Républicains. Légalement en tout cas. Dans les faits, il est énormément critiqué au sein des LR depuis qu’il s’est allié avec le Rassemblement National lors des législatives. On n’a pas encore très bien compris si ce nouveau parti doit être une évolution des Républicains ou si c’est la création d’un tout nouveau parti. Le HuffPost.
En Allemagne, le parti d’extrême droite AfD a remporté ce dimanche le scrutin régional en Thuringe, avec plus de 32% des voix. Une première en Allemagne depuis l’après-guerre. Des résultats qui ne sont pas une surprise. La Thuringe se situe en ex-RDA, où l’extrême droite fait toujours d’excellents scores, notamment en raison d’inégalités persistantes depuis la réunification en 1990. En plus, l’un des thèmes phares de ce parti, l’immigration, a été relancé la semaine dernière après un triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen.
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parfait pour comprendre un peu ce qu’il se passe depuis la plage et la fin des vacances
merci!
Top cette nouvelle news ! Merci Gabriel