Les infos politiques du 11 septembre au matin
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Bonjour tout le monde. Ravi de vous retrouver !
Enfin ! Emmanuel Macron a nommé, jeudi dernier, Michel Barnier à Matignon. Il devient, à 73 ans, le plus vieux premier ministre de la Ve République. Il succède à Gabriel Attal, 35 ans, qui était le plus jeune.
Ce choix a beau être légitime sur le plan constitutionnel, il reste politiquement discutable. C’est ce qu’estime Arnaud Mercier, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas, dans The Conversation : “cette nomination place Emmanuel Macron en porte-à-faux vis-à-vis des messages envoyés par les électeurs début juillet. Car Michel Barnier est issu du parti Les Républicains, qui a obtenu un faible score aux élections.”
Mais en fait, c’est qui Michel Barnier ? Cet homme de droite est surtout connu pour avoir été le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit. Mais il a aussi été député, ministre, eurodéputé, sénateur, commissaire européen et plusieurs fois ministre : sous François Mitterrand (ministre de l’environnement), sous Chirac (ministre aux affaires européennes) et sous Sarkozy (ministre des affaires étrangères puis de l’agriculture).
Pourquoi lui ? Certainement un peu par défaut. Emmanuel Macron a fini par trouver un candidat acceptable, si ce n’est accepté. Le président Macron a fait comprendre que la non-censurabilité était le critère décisif de son choix. Le nouveau premier ministre semble le remplir (en tout cas à court terme). Autre bon point : il est compatible avec les idées du chef de l’État. Ce qui garantit à ce dernier que ses acquis politiques ne seront pas brutalement détricotés, comme le voulait haut et fort le Nouveau Front populaire.
Qu’est-ce qu’ils en pensent les autres ? La droite et le centre sont globalement contents. À gauche, le Nouveau Front populaire a déjà annoncé qu’il voterait la motion de censure. Le RN, lui, a donné son accord pour ne pas la signer automatiquement. Le parti d’extrême droite attend le discours de politique générale (= le programme) du Premier ministre avant de se décider. Marine Le Pen a déjà posé ses conditions. En gros : “plus de pouvoir d’achat, moins d’immigration, plus de sécurité”.
Ce qui attend Barnier. Deux moments s’annoncent clés pour le nouveau premier ministre : le discours de politique générale et le vote du budget. Ce qui ne devrait pas arriver avant le 1er octobre et la rentrée parlementaire.
En attendant, Michel Barnier consulte à tout-va pour constituer son gouvernement. Il a, en parallèle, commencé à composer son cabinet (= son équipe de travail). Avec notamment l’arrivée de son directeur de cabinet en fin de semaine dernière : Jérôme Fournel. L’ancien directeur général des finances publiques (DGFip) était jusqu’ici directeur de cabinet de Bruno Le Maire au ministère de l’économie. Cette figure de Bercy a été choisie pour être en première ligne sur l'explosif dossier du budget 2025. Le Monde.
Rapport Draghi. Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne et ex-président du Conseil des ministres d’Italie (= Premier ministre), a rendu avant-hier son rapport sur la compétitivité européenne. Un rapport très très attendu à Bruxelles. De 400 pages. Je l’ai lu pour vous.
C’est pas joyeux joyeux. Il établit un diagnostic alarmant sur l’état de l’économie de l’Union européenne : “On doit comprendre qu’on devient de plus en plus petits face aux défis à relever”, a-t-il dit, au moment de rendre son exposé. Pour lui, l’Union européenne doit investir 800 milliards d’euros par an pour éviter une “lente agonie”. Par lente agonie, il veut dire que les institutions européennes “ne seraient plus en mesure de garantir à ses citoyens la prospérité, la liberté, l’égalité, la paix, la démocratie et la lutte contre le changement climatique.” Sympa. Problème, ça risque d’être compliqué : la situation économique et politique dans les grands États membres est peu propice à un grand plan d’investissement européen, selon L’opinion. Pour Mario Draghi, ça doit en fait passer par une réforme en profondeur du budget de l’UE et par le recours à un emprunt commun, explique Contexte. A voir désormais quel avenir sera réservé à ce rapport. Les institutions ont en tout cas prévu d’en assurer le suivi, selon Contexte.
🇺🇦 Remaniement en Ukraine. Au moins six responsables politiques, dont plusieurs ministres, ont présenté leur démission la semaine dernière. Ca doit permettre un large remaniement du gouvernement, voulu par Volodymyr Zelensky. Il estime que “certains ont été ministres depuis cinq ans, et nous avons besoin d’une nouvelle énergie”. Il met aussi en avant un nécessaire “renforcement de l’État”. Courrier international.
🇷🇺 Russie. Les Russes votaient le weekend dernier pour choisir leurs élus locaux, y compris dans les régions en proie aux combats. 57 millions d’électeurs ont pu voter dans 83 régions du pays pour élire un gouverneur, un député ou un membre de l’administration locale. Sans surprise, ce sont les candidats adoubés par le Kremlin qui l’ont emporté, rapporte Courrier international.
La fin d’Éric Zemmour en politique ? Le sénateur Stéphane Ravier a profité de la rentrée pour quitter Reconquête, le parti d’extrême droite fondé par Éric Zemmour, selon Le HuffPost. Il en était le dernier parlementaire. Décrédibilisé par les revers électoraux, abandonné par la quasi-totalité de ses élus, marginalisé par le monopole du RN à l’extrême droite, l’ancien journaliste du Figaro a concédé samedi que, pour lui, la “politique [était] morte”, rapporte Le Monde.
La semaine dernière, vous avez largement voté pour que j’intègre un peu de politique internationale dans Ristretto politique. C’est dûment noté.
Nouvelle question :
N’hésitez pas à m’écrire par retour de mails si vous voulez échanger, m’apporter des idées, me faire des recommandations, etc.
En quelques phrases qui résument les 400 pages🤪 c'est une entrée en douceur dans ce monde là et c'est réussi
C'est équilibré, précis sans être trop long; merci!