Pas de destitutions, des économies à trouver, un nouveau parti à droite
☕ Les infos politiques du 9 octobre au matin.
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Budget 2025. On va beaucoup parler - ce matin et durant plusieurs semaines - du projet de loi de finances pour 2025 (aka le budget 2025). Il doit être présenté en conseil des ministres ce soir et à l’Assemblée nationale demain.
On en sait d’ailleurs + sur son agenda. Les délais vont être contraints à l’Assemblée nationale, révèle Contexte. Ce qui s’explique par le retard pris à cause de la nomination tardive du gouvernement Barnier. Les députés n’auront que trois jours entre la présentation du projet de budget à l’Assemblée nationale et la fin du délai pour déposer les amendements. L’examen de la première partie du texte à l’Assemblée se tiendra du 16 au 25 octobre, avant un vote solennel le 29 octobre. L’examen de la seconde partie débutera le mardi 5 novembre. (On revient sur ces histoires de 1e et 2e partie un peu plus bas).
On en sait aussi + sur son contenu. Le gouvernement a promis 60 milliards d’euros d’économies en 2025 pour faire baisser le déficit. Il compte les trouver :
👉 par des hausses d’impôts pour 20 milliards d’euros : avec une contribution “exceptionnelle” demandée aux Français “les plus fortunés”. Celle-ci devrait concerner 0,3 % des ménages, soit 65 000 foyers fiscaux. Il s’agit de personnes ou de couples qui gagnent plusieurs centaines de milliers d’euros par mois, selon Les Echos. Par ailleurs, quelque 300 entreprises seront concernées par des hausses d'impôts, pendant un an ou deux. Il s’agit d’entreprises qui font plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
👉 et par des baisses de dépenses publiques pour 40 milliards d’euros : parmi celles-ci, l’État assumerait 20 milliards, la Sécurité sociale 15 milliards, et 5 milliards seront demandés aux communes, départements et régions. Problème : les collectivités territoriales ne sont pas chaudes pour participer. Le Comité des finances locales, la voix des collectivités sur ce sujet, a rejeté les trois mécanismes proposés par le gouvernement pour mettre les collectivités à contribution, selon Le Monde.
Pas de censure du gouvernement. On parle du budget 2025, dont l’examen commence donc demain, mais avant d’en arriver là, le gouvernement devait déjà passer hier le cap de la motion de censure déposée par la gauche à l’Assemblée nationale. Mais sans surprise, elle n’a pas recueilli une majorité de votes. Il fallait 289 voix pour faire tomber le gouvernement Barnier, la motion n’en a obtenu que 197. Comme annoncé, le Rassemblement national n’a pas soutenu le texte. Cette motion visait à protester contre la nomination d’un homme de droite à Matignon. Le HuffPost.
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C’est quoi, en fait, ce “budget 2025” ? Chaque année, un projet de loi de finances propose l’ensemble des recettes et dépenses de l’État pour l’année suivante. Ce texte détermine ainsi le budget, c'est-à-dire la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges.
L’examen parlementaire de ce budget commence juste après l’adoption du projet de loi de finances en conseil des ministres (ça c’est ce soir). Le projet de loi est ensuite débattu par le Parlement (à partir de demain), examiné par le Conseil constitutionnel et promulgué en dernière étape par le président de la République (ça ça ne sera pas avant la fin de l’année).
La première partie de la loi de finances concerne principalement les recettes, autrement dit les impôts. La seconde partie est surtout relative aux dépenses. C’est là que sont distribués les gros sous aux différents ministères, afin qu’ils puissent se charger des différentes politiques publiques.
Macron destitution. L’Assemblée nationale a finalement enterré la proposition de destitution d’Emmanuel Macron, portée par les Insoumis. Elle ne sera donc pas examinée par les députés. La conférence des présidents de l’Assemblée a estimé qu’elle ne méritait pas d’être inscrite à l’ordre du jour. L’objectif de la France insoumise était de mettre fin au mandat d’Emmanuel Macron. Le Figaro.
Pas de cumul des mandats. Élus députés lors des législatives du début de l’été, plusieurs patrons d’exécutifs locaux (22 maires, une présidente de département et un président de région) ont dû passer la main dans leur territoire, en vertu de la loi contre le cumul des mandats. La Gazette des communes fait le tour des concernés. Le plus connu est Laurent Wauquiez, qui a ainsi dû lâcher son fauteuil de président de la région Auvergne-Rhône Alpes. Il laisse la place à “sa doublure”, le Savoyard Fabrice Pannekoucke. D’ailleurs, celui-ci a pour nouveau conseiller spécial un certain… Laurent Wauquiez (histoire d’être bien sûr de garder la main).
Un nouveau parti à droite. Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen, a annoncé ce lundi la création de son mouvement politique, dans Le Figaro. Intitulé “Identité-Liberté”, il aura pour objectif de “travailler à une coalition aux côtés de Marine Le Pen, Jordan Bardella et d’Éric Ciotti”, explique-t-elle. “Je veux porter la voix d’une droite civilisationnelle qui soit à la fois antiwoke, antiassistanat et antiracket fiscal en rompant avec le socialisme mental qui guide depuis trop longtemps les comptes publics”. Elle a également assuré soutenir Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2027.
🇲🇽 Mexique. Claudia Sheinbaum, arrivée en tête de l’élection présidentielle du 2 juin avec 60% des voix, a été investie mercredi 2 octobre. Elle est la première femme présidente du pays. Elle était maire de Mexico depuis 2019. Elle va avoir de nombreux défis à relever, dont le principal est la lutte contre le fléau de la narco-violence. “J’ai bien en tête que ma responsabilité est de mettre le Mexique sur le chemin de la paix et de la sécurité. Je garantis une diminution des crimes”, a-t-elle déclaré. rfi.
🇹🇳 Tunisie. Le président sortant Kaïs Saïed a remporté très largement et sans surprise l’élection présidentielle organisée dimanche, avec plus de 90% des voix. L’abstention a été très élevée, avec une participation de seulement 28,8%. Seuls Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, des seconds couteaux, avaient été autorisés à affronter Kaïs Saïed, sur initialement 17 postulants, écartés pour des irrégularités présumées. Le HuffPost.
🇷🇴 Roumanie. Diana Șoșoacă, leader du parti d’extrême droite pro-russe SOS Romania et créditée de 13% d’intentions de vote en vue de l’élection présidentielle, a vu sa candidature invalidée par la Cour constitutionnelle de Roumanie. Et ce, “sans explication”, selon Politico. Une décision qui a provoqué des réactions outrées alors que le premier tour du scrutin doit se tenir le 24 novembre. Bien que la décision soit définitive et que Șoșoacă ne puisse pas faire appel, le tribunal composé de neuf membres est nommé politiquement, ce qui a conduit certains politiciens – y compris des opposants – à exiger des explications.
Toujours beaucoup de plaisir à lire ces infos politiques. Merci Gabriel...