☕ La droite ne compte pas faire de cadeaux au gouvernement de droite
Les infos politiques du 16 octobre au matin.
Bonjour tout le monde. On mériterait toutes et tous d’être ovationné comme ça :
Petit aparté : Je prends quelques jours de vacances la semaine prochaine. Vous retrouverez donc Ristretto politique dans votre boite mail le mercredi 30 au matin !
Budget 2025. La bataille du budget commence aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Et plus précisément en commission des finances (qui comprend les députés spécialisés en la matière). C’est pour ça que le délai de dépôt des amendements (= les propositions des députés pour modifier le texte) avait été fixé à dimanche soir, alors même que le projet de loi de finances a été présenté en fin de semaine dernière.
En regardant ces amendements de près, on peut en tirer une leçon : c’est que les partis censés soutenir le gouvernement Barnier ne vont pas faciliter l’examen du projet de loi de finances. Des députés Droite républicaine, Ensemble pour la République, Horizons et MoDem proposent ainsi de revenir sur plusieurs mesures phares du budget du gouvernement, note Contexte. Dans leur viseur, entre autres, la hausse de la taxation sur l’électricité, l’augmentation du malus automobile, ou encore la surtaxe de l’impôt sur les sociétés. Les plus véhéments sont même les députés Droite républicaine (ex-LR), du même parti que Michel Barnier donc. Ils ont déposé pas moins de 382 amendements, soit près de la moitié de tous ceux des partis membres du “socle commun”, relève Les Echos.
Tant qu’on parle budget : l’Élysée, l’Assemblée nationale et le Sénat ont fait savoir hier qu’ils renonçaient à l’augmentation de leurs dotations prévue par le projet de loi de finances 2025, afin de contribuer à l’effort demandé au pays pour redresser les finances publiques. Des amendements seront déposés en ce sens lors des prochaines étapes de l’examen du texte. LCP.
Eau et assainissement. Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé la semaine dernière, au Sénat, l’abandon du transfert obligatoire de la compétence eau et assainissement aux communautés de communes au 1ᵉʳ janvier 2026. “Pour les communes qui n’ont pas encore transféré la compétence, il n’y aura plus de transferts obligatoires en 2026”, a-t-il fait savoir, sous les applaudissements de nombreux sénateurs. Une décision saluée par l'Association des maires de France, mais qui suscite la déception du côté d'Intercommunalités de France, rapporte La Gazette des communes.
De quoi tu m’parles ? Jusqu’à récemment, les compétences relatives à l’eau (= la distribution de l’eau potable) ou à l’assainissement (= la collecte des eaux usées et pluviales) étaient assurées par les communes. Une loi de 2015 a prévu le transfert de cette compétence aux intercommunalités, ce qui se fait progressivement. Les grandes agglomérations ont ainsi déjà toutes procédé au transfert. Il ne restait plus que les communautés de communes qui avaient, jusqu’à cette annonce, jusqu’au 1er janvier 2026 pour le faire.
Inondations. Des locaux de l’Assemblée nationale (au 101 rue de l’université et au 2 rue Aristide Briand) ont été brièvement inondés lors du passage de la dépression Kirk en milieu de semaine dernière. Il s’agit de bâtiments dans lesquels se trouvent des salles de travail et de réunion, ainsi que des bureaux de députés. Rien de bien grave, rassurez-vous. Le Palais-Bourbon lui-même, où se trouve l’hémicycle, n’a pas été touché. LCP.
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Recadrage carabiné. Alors que son pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est venu présenter son programme pour ces 6 mois au Parlement européen, à Strasbourg. Ça ne s’est pas bien passé. Son allocation s’est pourtant voulue plus policée et constructive qu’anticipé, d’après Le Parisien. Mais les députés européens avaient trop de reproches à lui faire.
C’est même la présidente de la Commission européenne qui a ouvert les hostilités. Chose très inhabituelle. Ursula von der Leyen a remis en cause sa vision de la guerre en Ukraine et sa proximité avec Vladimir Poutine, mais aussi l’approvisionnement de la Hongrie en combustibles fossiles russes et le manque de solidarité de Budapest sur l’immigration. Les eurodéputés (sauf ceux d’extrême droite) ont repris ces critiques, et ont rajouté leur grain de sable. Ils lui ont reproché ses atteintes à la liberté de la presse et à l’indépendance des juges, ou encore ses discriminations des minorités. Le Parisien.
Comment ça fonctionne, l’élection présidentielle aux États-Unis ? Le 5 novembre, les électeurs américains se rendent aux urnes pour choisir leur président pour les quatre prochaines années. Ce scrutin ne fonctionne pas comme l’élection présidentielle française.
Le système américain est indirect. Les électeurs ne désignent pas une personne, mais la couleur politique des grands électeurs de leur État. Les 538 grands électeurs ainsi élus forment le collège électoral, chargé de désigner officiellement le chef de l’État fédéral. Ce vote aura lieu le 17 décembre. Il faut obtenir le soutien de 270 d’entre eux pour gagner l’élection présidentielle. Le Monde.
Ceci explique qu’il est possible d’obtenir la plus grande part des voix à l’échelle du pays, et de ne pas être élu président. Car ce qu’il faut, c’est décrocher une majorité de grands électeurs. Dans l’histoire des États-Unis, cette situation s’est produit cinq fois, notamment en 2016 quand la démocrate Hillary Clinton a reçu 2,86 millions de suffrages de plus que le républicain Donald Trump.
🇮🇸 Islande. Le Premier ministre Bjarni Benediktsson a demandé hier à la présidente, Halla Tomasdottir, de dissoudre le parlement et d’organiser des élections anticipées le 30 novembre. La raison ? La coalition de partis de gauche et de droite au pouvoir a éclaté avant-hier, en raison de différences de points de vue sur toute une série de questions, de la politique étrangère aux demandeurs d’asile en passant par la politique énergétique. Le Figaro.
🇯🇵 Japon. Le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba a dissous l’équivalent de l’Assemblée nationale mercredi dernier, car il veut chercher à consolider son mandat afin d’appliquer son programme. A cette occasion, les députés ont levé trois fois les bras au ciel, en criant “Banzaï” (= “longue vie”). Tradition oblige. Cette expression est apparue sous la Chine impériale pour souhaiter une longue vie à l’empereur. Elle a été reprise au Japon au 8e siècle. Elle était également criée par les kamikazes pendant la Seconde Guerre mondiale avant de précipiter leurs appareils contre les cibles. Le Monde et Wikipédia.
Le mot de la fin. Un grand merci à toutes celles et ceux qui likent la newsletter chaque semaine. Vous êtes nombreux à le faire, ça me touche beaucoup.