Un premier discours dans le brouhaha pour Michel Barnier
Les infos politiques du 2 octobre au matin.
Bonjour tout le monde. Je vous souhaite une meilleure bienvenue ici que les députés LFI à Michel Barnier à l’Assemblée nationale.
Le discours de Michel Barnier à l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre a prononcé hier son discours de politique générale devant les députés. Chaque nouveau Premier ministre doit se plier à cet exercice en début de mandat afin d’expliquer les grandes lignes de son nouveau gouvernement.
Voici ce qu’on peut retenir de ce discours fleuve :
Le premier ministre s’est engagé à réduire le déficit public de la France à 5 % du PIB en 2025. Pour y arriver, il compte réduire les dépenses de l’Etat, mais il prévoit aussi de demander une contribution financière supplémentaire “aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants” et aux “Français les plus fortunés”.
Il a promis une revalorisation du smic de 2 % au 1er novembre, soit 2 mois plus tôt que prévu. Le smic net mensuel sera ainsi porté à environ 1 426 euros nets, contre 1 398,70 euros actuellement.
Il s’est dit ouvert à des “aménagements raisonnables et justes” sur la très décriée réforme des retraites.
Il a estimé que les politiques d’immigration et d’intégration ne sont plus maîtrisées “de manière satisfaisante”. Il promet un meilleur “contrôle” des frontières.
Sur les sujets de société, il a assuré qu’il ne tolérerait “aucun accommodement sur la défense de la laïcité” ni “aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans” sur l’IVG, le mariage pour tous ou la PMA.
Il souhaite développer à la fois le nucléaire et les énergies renouvelables.
En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, il a annoncé l’abandon du projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral, qui est à l’origine des émeutes qui ont enflammé l’archipel.
Censure ou pas censure ? Le Nouveau Front populaire avait déjà fait savoir qu’il déposerait une motion de censure à l’issue de ce discours. Ca serait fait à la fin de la semaine par le Parti socialiste, selon Contexte. L’idée étant qu’elle a plus de chances d’être votée par des députés centristes en venant du PS qu’en venant d’un autre parti de gauche. Si elle est signée par plus de 50% des députés, le gouvernement devra démissionner. Mais ça ne devrait pas arriver, puisque le RN ne semble pas vouloir la voter.
Deux nouveaux ministres. Michel Barnier a complété son gouvernement vendredi dernier, six jours après la nomination du reste de l’équipe. Il a ainsi nommé deux nouveaux ministres délégués : Charlotte Parmentier-Lecocq (Horizons) est désormais chargée du handicap, et Jean-Louis Thiériot (Les Républicains) des armées et des anciens Combattants. Ils sont à présent 41 à composer le gouvernement. franceinfo.
Le RN en procès. Le parti d’extrême droite et 27 de ses membres sont jugés depuis avant-hier au tribunal judiciaire de Paris, dans une affaire de détournement de fonds publics. Le procès devrait durer près de deux mois, à raison de trois demi-journées par semaine, selon Le Monde. Sur le banc des prévenus, en + du parti en lui-même, on retrouve Marine Le Pen, le maire de Perpignan Louis Aliot, le député Julien Odoul, l’ancien eurodéputé Bruno Gollnisch, ou encore des anciens du parti comme Marion Maréchal et Nicolas Bay. Tous sont soupçonnés d’avoir participé à un système visant à financer des dépenses du FN grâce au Parlement européen, entre 2004 et 2016. En clair, ils auraient engagé des assistants parlementaires d’eurodéputés, rémunérés grâce aux enveloppes européennes, mais effectuant des tâches internes au parti. Le préjudice pour le Parlement européen a été chiffré à environ 7 millions d’euros.
Pour limiter l’impact de son procès pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen veut “s’impliquer dans le match”, en faisant de cet événement une tribune, raconte Le Monde. Il faut dire que l’affaire est lourde d’enjeux politiques, selon L’Opinion. La cheffe de file du RN risque dix ans d’emprisonnement, jusqu’à un million d’euros d’amende, et surtout une peine d’inéligibilité pouvant aller jusqu’à cinq ans. Ce qui pourrait l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Et puis, il y a l’impact auprès des électeurs. Si une partie de l’électorat d’extrême droite ne prêtera aucune attention à ce procès, une autre va découvrir un parti accusé de se répartir la manne financière du Parlement européen, financé par leurs impôts.
La Parti radical change de leader. Laurent Hénart a quitté la présidence du Parti radical ce weekend. Il occupait ce fauteuil depuis dix ans. Il laisse la place à Nathalie Delattre, la nouvelle ministre chargée des Relations avec le Parlement.
Jamais entendu parler de ce parti ? Pas si étonnant… C’est pourtant le plus vieux parti de France. Mais il ne comprend actuellement dans ses rangs qu’un député et cinq sénateurs. D'abord classé à gauche de l'échiquier politique, il a évolué progressivement vers le centre gauche puis le centre, avant de se situer au centre droit, nous remet en mémoire Wikipédia. Depuis 2022, il appartient à la coalition présidentielle.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas supporté, mardi dernier, que les médias lui posent une question sur la mise en examen de sa proche Sophia Chikirou. “Vous savez le sujet aujourd'hui, là ?”, a lancé le leader LFI, “l'actualité du jour, c'est moi !”. Il venait d’être convoqué par la police dans le cadre d’une enquête préliminaire sur son parallèle dressé en avril entre le président de l’université de Lille et le nazi Adolf Eichamnn. Pour voir ça en vidéo, c’est par ici.
🇯🇵 Japon. Shigeru Ishiba, vieux routier de la politique nippone, est devenu hier Premier ministre, après un vote du parlement. Ce scrutin n’était plus qu’une formalité après sa victoire la semaine dernière à l’élection interne pour prendre la tête du Parti libéral-démocrate (de droite conservatrice), qui dispose d'une confortable majorité au parlement. À peine nommé, il s’est empressé de dissoudre la Chambre des représentants pour annoncer des élections législatives anticipées à la fin du mois. Parmi la série de défis qui l’attend, le nouveau chef du gouvernement sera confronté à l’atonie de la consommation des ménages japonais et à la faiblesse de la croissance des salaires, note franceinfo.
🇦🇹 Autriche. Le Parti de la liberté (FPÖ), d’extrême droite, est arrivé en tête des élections législatives ce weekend, avec + de 28% des voix. Le parti avait déjà fait un score de 24,5% aux élections européennes du début de l’été. C’est la première fois que l’extrême droite remporte des élections législatives dans l'histoire de l’Autriche contemporaine. Malgré cette victoire, le FPÖ est encore loin d’arriver au pouvoir. Car aucun parti ne veut former de coalition avec lui tant que son dirigeant reste Herbert Kickl. Les partis négocient en ce moment pour former une coalition. S’ils n’y parviennent pas, le président Alexander Van der Bellen, membre du parti Verts, choisira lui-même un Premier ministre. Le Figaro.
Toujours aussi précis; j'apprécie les liens vers les sources et la possibilité d'approfondir un peu.
J'adore ton Ristretto politique... Bravo